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Accueil  Galerie  2007  Le mardi 26 juin 2007


 

Exposition
HOLYWOODOO
GHANA MOVIE POSTERS

6 juillet - 8 septembre 2007


par Florence BEAUGIER,    

 

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VERNISSAGE JEUDI 5 JUILLET 19H



Dans les années soixante dix à Accra, capitale du Ghana, Afrique de l’ouest, les nombreuses et prestigieuses salles de cinéma qui faisaient vivre une grande partie de l’économie locale ne sont plus que les vestiges pourrissants de l’empire britannique. Plus de projecteur 35mm en état de fonctionnement, plus de bobine de film, plus de drap blanc, une à une elles ferment leurs portes. Leur sort sera définitivement scellé au début des années 80 avec l’apparition d’une innovation technique incarnée par un écran de télévision et des cassettes VHS. Avec la Vidéo apparaît une myriade de petits vidéos clubs, où des téléviseurs fatigués diffusent pour quelques spectateurs, des cassettes bien souvent pirates de séries Z hollywoodiennes, indiennes, hongkongaises et de très rares productions africaines.

Pour attirer les spectateurs les tenanciers de ces vidéos club ne possèdent pas de presse off-shore, ni de matériel publicitaire. Cette résurgence va alors fournir un nouveau débouché pour les artistes peintres qui étaient déjà habitués à réaliser les enseignes des boutiques, les panneaux publicitaires pour les coiffeurs ou encore pour les opticiens. Sur de la toile de jute non apprêtée, plus exactement de vieux sacs de farine de blé, armés de peinture Glycéro récupérée sur les chantiers de construction, ils réalisent d’immenses affiches en reprenant parfois les jaquettes originales des films vidéo. Le plus souvent conçues après le visionnage du film, c’est l’imaginaire traditionnel vaudou qui prend le dessus : couleurs criardes, bestiaire fantasmatique, humour africain, êtres hybrides, mains coupées, têtes de mort et serpents envahissent ces publicités. Ces bricolages originaux à la composition toujours efficace tiennent plus du détournement artistique que de l’objet publicitaire. Placardés dans les rues, dans les quartiers ils deviennent de véritables œuvres d’art. Chacun de ses exemplaires uniques, où les codes occidentaux sont déclinés à travers le prisme de la culture africaine, propose de multiples lectures qui ne sont pas sans contraster avec le début du cinéma hollywoodien ou asiatique. Dans les années 90 les magnétoscopes deviennent plus abordables, et les cinémas vidéo cesseront leurs activités entraînant la disparition de ces merveilles locales. Pour le MIAM, Musée des Arts Modestes de Sète Pascal Saumade a récupéré quelques unes de ces affiches.

A travers cette exposition la Pop Galerie et La Mauvaise Réputation vous proposent un petit coup d’oeil sur cette production originale, où la confrontation des cultures laisse apparaître de bien étranges visions.












 


Florence BEAUGIER

 




 

 

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