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Exposition du 2 février au 12 mars 2011 BERT DUPONSTOQ Vernissage mardi 1er février 2011
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On sait assez peu de choses sur Bert Duponstoq, si ce n’est qu’il est artiste peintre et qu’il vit et travaille à Langres. En 2004, il expose pour la première fois ses toiles au FRAC Languedoc-Roussillon et sort ainsi de l’immense et anonyme foule des peintres du dimanche et autres titilleurs de pinceau. En 2010 Duponstoq est 28448e au classement d’Artfacts des artistes ! Il faut dire que l’œuvre de Bert Duponstoq est difficile et complexe car elle se situe dans un infime interstice, à la délicate et subtile frontière entre le « rien » et ce très étroit espace qu’est le couloir de l’art contemporain. En regardant sa peinture, on peut se demander s’il s’agit bien d’art. Artiste perturbateur, Bert Duponstoq cultive activement le mauvais goût. Il aime la chose scandaleuse et la blague lourde. Ses tableaux représentent tour à tour des épisodes tirés de l’imagerie catholique, de vieilles publicités, de sachets en papier dans lequel le boulanger vous sert les croissants, ou encore du calendrier des postes... Il trouve son inspiration dans toutes les images de notre bonne vieille France, celle des années 1870 aux années 1950. En les réutilisant, il propose des scènes qui, au premier coup d’œil, apparaissent bucoliques et touchantes, timides et un peu mièvres. Mais, à mieux y regarder, on s’aperçoit rapidement que la re-représentation qu’il en fait est un peu étrange. Tout d’abord, le choix du format, toujours le même, un carré de 111 cm de coté, entraîne un changement d’échelle car les toutes petites vignettes d’origine y sont très agrandies et font ainsi une entrée écrasante dans le monumental. Ensuite, il choisit de donner à ces scènes une facture grossière en utilisant gauchement de la peinture à l’huile très diluée sur un support qui n’a rien de très précieux puisqu’il s’agit de morceaux de contreplaqué. Le résultat n’est pas d’un effet le plus chic. Ces choix formels, intimement liés au vocabulaire historique de la « grande peinture », exaltent très profondément le caractère incongru de toutes ces très jolies saynètes. Par ses choix plastiques différents et radicaux, la peinture de Bert Duponstoq épingle douloureusement la tradition de la « grande peinture » car le léger décalage des signes qu’elle y opère est une franche et réjouissante remise en question de cette dernière, de son histoire et de ses codes. Par exemple, si l’on regarde le tableau de Duponstoq intitulé « Amour » nous pouvons aisément y jeter un premier regard habitué. On y voit Jésus qui ouvre les bras, Marie contre son épaule prie, les yeux sont clos, les gestes apaisants. Mais, à bien y regarder, l’interprétation de l’image pose problème : les gestes apparaissent dérangeants. Ne dirait-on pas plutôt des amants ? Marie n’est-elle pas quelque peu masculine ? L’œuvre de Bert Duponstoq ouvre, comme il aime à le dire les portes « d’un monde pas comme on croit », où le mauvais goût n’est que l’envers du bon goût caché sous des tonnes de bons sentiments. A l’heure du « tout déco », du « tout design », méfiez vous du joli ! Il est peut être la porte ouverte vers l’abêtissement le plus total. Bert Duponstoq ou l’effroyable et saisissante laideur du joli.
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