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BERT DUPONSTOQ MANUEL OCAMPO BIEN PEINT 19.05 / 05.06.2021 par Florence BEAUGIER,
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La programmation de la galerie LMR s’est vue, comme celle de tant d’autres lieux, bouleversée par les récentes restrictions sanitaires. Le déplacement des artistes, la production et l’acheminement de certaines œuvres ainsi que les fermetures imposées nous ont contraints à modifier de manière drastique notre calendrier d’expositions. Pour la réouverture de la galerie, nous présentons l’exposition Bien peint. Elle réunit deux artistes avec lesquels nous travaillons depuis plusieurs années, le français Bert Duponstoq et le philippin Manuel Ocampo.
Cette période inédite, sans exposition, sans vernissage, sans voyage ni foire, nous a permis de nous repencher plus attentivement que d’habitude sur certaines de leurs œuvres que nous conservons à la galerie mais auxquelles nous ne pouvons pas toujours offrir la visibilité qu’elles méritent. Bert Duponstocq et Manuel Ocampo parlent tous deux couramment le langage de l’histoire de la peinture. Ils ont en commun un goût immodéré pour le jeu pictural. Ils s’emparent des codes de la peinture et les tordent à loisir, sans hésitation ni complexe. Quant aux médiums picturaux, c’est la même chose. L’un comme l’autre le malmène autant que possible ! Ainsi, entre les peintures de Bert Duponstoq et celles de Manuel Ocampo s’ouvre une discussion très animée qui chahute joyeusement le regard du spectateur. Les deux artistes ne partent pas du tout du même endroit dans le champ de la peinture. Bert Duponstoq cultive activement le mauvais goût des saynètes mièvres et les entraîne dans un joyeux dérapage en leurs donnant une facture volontairement grossière. Quant à la peinture de Manuel Ocampo, elle affirme, elle hurle haut et fort son émancipation du joug de la séduction. à la faveur de la gestuelle, de la matière, elle déverse au spectateur son contenu expressionniste. Ainsi présentées côte à côte, les œuvres des deux artistes mêlent chacune à leur façon les références issues de l’histoire de l’art, de la culture populaire, des symboles religieux et totalitaires. Les deux styles sont très différents mais tous deux vacillent, oscillent entre virtuosité, délicatesse, laideur repoussante, maladresse et mauvais goût assumé. Bien peint est une exposition où la force, la joyeuse vigueur qui émanent du dialogue entre les peintures de Bert Duponstoq et celles de Manuel Ocampo agit comme un soufflet sur nos têtes, tant la richesse d’informations suscite de réactions chez le spectateur. à l’heure du « tout déco », du « tout design », leurs peintures nous ramène à l’essentiel amusement de l’art, elles s’agantent, se piquent, se moquent dans un réjouissant, vif et muri dialogue pictural parfois bien acerbe pour l’œil du spectateur.
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