GALERIE LA MAUVAISE RÉPUTATION - DRAWINGS FROM THE GULAG

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Danzig Baldaev est né en 1925 à Oulan-Oude, en Bouriatie (Russie). Fils d’un " ennemi du peuple " (ses parents et plus de 50 personnes de sa famille périrent dans les chambres de torture de la police stalinienne), il a été victime de la répression communiste en Russie et envoyé dans un orphelinat pour enfants de prisonniers politiques.
Après avoir servi dans l’armée pendant la deuxième guerre mondiale, il est arrivé à Leningrad en 1948 et a reçu l’ordre du NKVD de prendre le poste de gardien de prison aux " Kresty " (en forme de croix), la tristement célèbre prison de Leningrad (la plus grande prison d’Europe) où il a commencé à recopier les tatouages des prisonniers. Classés et documentés, ses dessins témoignent des fantasmes et de l’univers mental des « éléments anti-sociaux » emprisonnés par le régime. Crânes, croix gammées, démons, phallus, femmes nues, caricatures de Marx, Lénine et Staline s’entrecroisent dans des scènes où violence et obscénité tournent en dérision les fétiches officiels. Il a recueillis près de trois mille six cents dessins dans de nombreux camps de redressement aux quatre coins de l’ancienne URSS et ce sur plus d’un demi-siècle (de 1948 à 2000).
Venues du fond de l’enfer, ces images des noces d’Eros et Thanatos au pays des soviets ne laissent pas indifférent.

“Drawings from the Gulag” contient 130 dessins de Danzig Baldaev (auteur des trios tomes de l’encyclopédie du tatouage criminel russe). Il est un témoin de l’Histoire du système pénitentiaire russe dont la naissance remonte à 1918. Le père de Baldaev, ethnographe reconnu lui apprit les techniques nécessaires pour répertorier et retranscrire les tatouages des criminels de la réputée prison de Krestv à St Petersbourgh, dans laquelle Danzig fut gardien. Dénoncé au KGB, on lui permit étonnamment de continuer ses travaux en lui offrant la possibilité de voyager dans l’empire soviétique. De la vie quotidienne des goulags, il put donner une vision d’ensemble inédite des deux côtés des barbelés. Au travers de chaque vignette, il dépeint la vie des prisonniers les plus faibles comme celles des voyous tatoués les plus endurcis. Tous les travers de ces prisons soviétiques sont montrés dans des scènes détaillées parfois extrêmement violentes. Cette page d’Histoire graphique témoigne à la fois de la survie des hommes victimes du Goulag et de l’administration totalitaire abusant de méthodes de torture et de meurtres de masse au travers de son système carcéral.