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VERNISSAGE JEUDI 14 JUIN

LUCIEN MURAT
HOME SWEET BURNING HOME


EXPOSITION DU 15.06 AU 31.07.2018
GALERIE OUVERTE EN AOÛT SUR RENDEZ-VOUS

Le mardi 29 mai 2018



Lucien Murat est né en 1986, il vit et travaille à Paris. Il fait ses études de 2007 à 2010 à la Central St Martins.BA Fine Art de Londres. Très rapidement remarqué par les acteurs de l’art contemporain français, en 2015 il est lauréat du Prix Arte Beaux-Arts Magazine. L’œuvre de Lucien Murat fascine tant elle est intemporelle. La mythologie que l’artiste met en œuvre s’infiltre, s’incruste, s’enracine dans l’inconscient collectif.


Médusé, 2017, 160 x 200 cm, acrylique sur tapisseries chinées


Il réinvente la tapisserie d’histoire en peignant la violence de notre présent : menace terroriste, guerres, charniers, crashs d’avions, pogroms, chaos... Il réinterprète les figures mythologiques classiques comme les centaures, les licornes, le Minotaure pour définir les mythes d’aujourd’hui.
Apocalypse, destruction de Sodome et Gomorrhe ou encore peste noire, les fins du monde religieuses et les évènements destructeurs ayant touché nos sociétés ont souvent inspiré les peintres du Moyen-âge au XIXe siècle. Lucien Murat s’inscrit dans la lignée des Jérôme Bosch, Pieter Brueghel, William Blake, Gustave Doré...
Son processus de création débute par la recherche et l’accumulation de canevas souvent kitchs qui reprennent à leur façon les tableaux d’artistes majeurs, comme L’Angélus de Millet, La Laitière de Vermeer ou des scènes de genre un peu mièvres. Il assemble ces petits formats et atteint ainsi les dimensions imposantes d’une tapisserie d’Aubusson.Le support textile composé lui sert ensuite de toile, il peint à l’acrylique des scènes dantesques imaginées et dessinées en amont sur des carnets. Le caractère ultra-violent et oppressant des sujets peints vient contraster fortement le côté gentillet des sujets des canevas. Artiste d’aujourd’hui, il emprunte également une esthétique issue des jeux vidéo, des comics, des réseaux sociaux et du numérique (pixels).

« Son iconographie débridée et burlesque participe à la construction d’une mythologie nouvelle ancrée à la fois dans le passé et l’actualité. Une mythologie nourrie d’une hyper violence et d’une confusion inhérente à notre société amnésique et boulimique. Les tapisseries-peintures forment alors un amalgame à la fois indigeste et réjouissant, où les sujets et les motifs agissent comme un virus hautement invasif, contaminant ainsi un imaginaire collectif saturé et standardisé. »
Julie Crenn


Big Boss 2.0. 230 x 240 cm, 2018, acrylique sur tapisseries chinées


Les dernières œuvres de Lucien Murat évoluent et illustrent davantage un scénario en cours d’écriture. L’histoire se déroule toujours autour d’une mythologie post-apocalyptique très personnelle, mais celle-ci se complexifie, elle se développe, de fil en aiguille, d’actualités en événements. De nouveaux protagonistes prennent vie, d’autres disparaissent. On y trouve la figure de Vina, mère génitrice première et originelle, être hybride enfantée par la colère, chimère de chair et de fer découpée et morcelée dont les quatre membres sont prolongés d’AK 47. Mégathesis, un des trois fils de Vina, personnage écorché à quatre jambes et trois bras, fruit d’une union forcée. Les Anhormakers, animaux à la chair écorchée rougeoyante, espèce de canidé dont la tête aux yeux énucléés est couronnée d’une corne, ou encore Tahamaker le dernier crâne ailé...

Ces scènes de chaos prennent aujourd’hui plus de relief, le traitement en est un peu différent. Les personnages sont façonnés dans des patchs, puis collés et cousus au support, ils prennent du volume. Les œuvres s’apparentent dès lors plus au bas-relief voir au tableau objet. Le travail de peinture n’intervient qu’après la couture. Apparaissent alors des saynètes dont les personnages sortent du cadre de la tapisserie rappelant le jeu d’acteur d’un étrange théâtre de la cruauté.
Lucien Murat s’affranchit aussi de plus en plus du support, la toile n’est plus entièrement constitué de canevas chinés. Des bâches imprimées aux motifs pixélisés qui rappellent les écrans de neige des télévisions, s’immiscent dans la tapisserie.

Pour sa première exposition à la galerie LMR, Lucien Murat propose un voyage initiatique, une plongée en apnée dans son univers chaotique.
A découvrir une série d’œuvres récentes, tapisseries-peintures de très grand format et une sélection de dessins.
Entrez dans ce spectacle cathartique, funeste et fluo.