Courrier  Recevoir la Newsletter
Accueil  Galerie  2004  Le samedi 10 juillet 2004


 

Reprise de l’exposition du 10 juillet au 31 août
Joël HUBAUT
Du 10 avril au 6 mai


par Florence BEAUGIER,    

 

DANS LA MEME RUBRIQUE :

Claude BELLAN
JOFO
Gravures de Gérard TRIGNAC
Joël HUBAUT
Alexandre Yterce
STEPHANE BLANQUET
Antoine Calafat
FREAKS


 

Joël Hubaut, grossiste en art est né en 1947 à Amiens, il vit à Réville.

Son travail se concentre dès 1970 autour du concept de l’épidémie et du mixage. Prolifération et hybridité sont des points de vus récurrents qu’il développe depuis plus de 30 ans par des activités mixées et dispersives. Son système d’organisation : des signes épidémiques qui vont progressivement tout relier dans une écriture graphique et langagière.

En 1995 Hubaut commence à travailler avec les huit couleurs que les nazis utilisaient dans les camps de concentration pour ficher les groupes humains : jaune juifs, bleu émigrés, rouge prisonniers politiques, rose homosexuels, noir asociaux, orange tsiganes, verts prisonniers de droit commun. Le chantier couleur débute en 1996, avec « (CLOM 1) , installation color guerilla » au Centre d’art contemporain, la Ferme du Buisson à Marne la Vallée, et se poursuit encore aujourd’hui, à des échelles différentes, le (PsychoCLOM) le plus étendu ayant eu lieu aux Abattoirs de Toulouse en 2001.

Son idée pour le « (CLOM 1) » : créer un site, un environnement, uniquement constitué d’objets rouges donnés ou prêtés par un public souvent extérieur au milieu de l’art, informé de la collecte d’objets par des encarts publicitaires dans les journaux, la radio, la télé locale, par des affiches et des tracts... Souvent, Hubaut invite les gens à le rejoindre le jour de l’inauguration du site entièrement habillés de la couleur sélectionnée pour qu’ils s’intègrent à la pièce, devenant sculpture vivante en mouvement qu’il nomme « installation vive ». L’environnement (CLOM) de Hubaut trouve ses origines dans les trois éléments fondateurs de l’art moderne : le « monochrome », le « ready-made », et le « geste ». Le mot (CLOM) est constitué des initiales Contre l’Ordre Moral. Il s’agit ici de l’ordre moral intégriste. Hubaut revendique l’impureté face à un hygiénisme permanent qui s’est imposé dans les années 90. Mais (CLOM), c’est aussi pour Hubaut qui, est très attaché à la sémiotik et à la sonorité du langage, l’invention musicale d’un mot. Il le choisit pour sa proximité avec le mot clone, le clonage, moulage à la louche, le formatage, pour Hubaut, c’est l’épidémie. Les univers monochromes de Hubaut sont des anti-monochromes, de l’anti-pensée unique. « Ces jolies couleurs rayonnantes qui décorent nos intérieurs et nos vêtements sont si réversibles, elles peuvent être aussi des couleurs partisanes (hooliganisme, chauvinisme, nationalisme) ; couleur-camouflage, couleur/propriété, couleur/pouvoir, couleur/racisme, couleur/dictature ! (...) Pourquoi les couleurs évoquent-elles le spectre des stéréotypes : Clans/Races/Patries/Religions/Territoires/Ordre moral ? Soit les couleurs du fanatisme dans un cercle chromatique infernal. » Joël Hubaut-Réville, 1995/1997.

Michel Giroud écrit : « Hubaut, c’est une parole, sous ses formes diversement plastique, une des voix possible de l’insoumission généralisée contre tous les diktats, les mots d’ordre, les slogans, les modèles en tous genres, un immense cri vivant, chaleureux, un feu d’artifices illuminant la nuit noire de nos sombres bêtises ; Hubaut, c’est une des forme diverses du soulèvement des individus opposés à toute forme de formatage ; c’est une tornade capable de briser les idées creuses, c’est un balai magique qui met en branle toutes les danses foldingues de tous les danseurs inconnus. Hubaut, c’est le carnaval retrouvé à tout instant. »

L’univers de Joël Hubaut est en quelque sorte une grosse marmite dans laquelle tournoie en vrac, San Antonio, Pierre Dac, Coluche, les Satie,Allais, Jarry, Artaud, Daumal, Lecomte, Dutronc, Higelin, Magma, Luca, Dufrène, Brau, Isou, Klein, Spoerri, Hains, Barbey d’Aurevillyle, Breton, Picabia, le professeur Choron... Bref, le système ouvert qu’il s’est construit (mixage, épidémie), lui permet de monter, couper-coller, assembler, combiner tout ce qu’il touche, voit et entend selon à chaque fois un système propre à toute situation.

Pour la Mauvaise Réputation Joël Hubaut présente « The REZIDUS » (allusion à « the résidents »), une exposition de dessins et de photographies, divers inédits, extirpés en vrac du vivier permanent sans aucune idée d’échelle de valeur, ni hiérarchie, ni de chronologie. Ses dessins et ses photos sont là en tant que résidus de son univers épidémik, sans style spécifique ni cohérence formelle obligée. L’ensemble présenté est comme un « ramassis » potentiel extrait de divers chantiers, de notes, de recherches, des détritus rigoureux, des expériences ou des fractals de série bichonnés par plaisir sur une période de 30 ans. A ne manquer sous aucun prétexte. Vernissage le samedi 10 avril à partir de 18h en présence du « plasticien plastiqueur et saboteur de préjugés ».

Site officiel de Joël Hubaut

Documents liés
 
JPEG - 90.4 ko, 280 x 238 pixels
  EN PLEINE INSTALLATION !
JPEG - 134.3 ko, 280 x 348 pixels
  PENDANT LE VERNISSAGE.
JPEG - 104.1 ko, 280 x 223 pixels
 

 


Florence BEAUGIER

 




 

 

Courrier  Recevoir la Newsletter
Textes & illustrations sous COPYRIGHT de leurs auteurs. Traduction/Translation